THE EXPOSED SUTURE – FIRST CYCLE
Jody Wood, Kambui Olujimi, Kerry Downey, Sable E. Smith
Exposition 16 février – 04 mars 2017
Vernissage le jeudi 16 février à 18h30
Performance/Discussion expérimentale mardi 28 février à 19h
Kerry Downey et Natasha Marie Llorens mèneront une discussion expérimentale explorant la relation entre la dernière vidéo réalisée par Downey, « Nothing But Net », et la prémisse curatoriale de « The Exposed Suture » : comment les artistes représentent la violence structurelle. Pour la première fois, Downey partagera le texte de la vidéo sous forme imprimée en français et en anglais et proposera un atelier sur la relation entre le langage et le pouvoir. L’événement comprendra une projection performative de « Nothing But Net », suivie d’une discussion et d’une session questions-réponses avec l’artiste.
Lieu : Rond-Point Projects Room, 36 rue Ferrari, 13005 Marseille
Horaires : du jeudi au samedi de 14h à 19h et sur rdv
Commissariat : Natasha Marie Llorens, commissaire invitée de la session #7 du programme Entrée Principale
« Tu ne sais pas. Tu ne sais pas ce qu’elle veut dire. Tu ne sais pas quelle réponse elle attend de toi et tu t’en fiches. Au regard de tout ce que tu avais compris auparavant, soudain l’incohérence frappe violemment. Vous ressentez toutes deux cette coupure, qu’elle continue à appeler une plaisanterie, une plaisanterie qui reste coincée en travers de sa gorge, et comme n’importe quelle autre blessure, tu la regardes s’ouvrir en même temps que sa suture est brusquement exposée. » – Claudia Rankine, Citizen, 42.
Le livre de Claudia Rankine, Citizen, déchiffre la blessure psychologique qu’inflige le racisme. L’auteur affirme que, OUI, il y a des politiques qui visent consciemment à entretenir l’invisibilité des histoires non-blanches et non-normatives et à dénier la dignité des corps non-blancs et non-normatifs – MAIS il y a aussi des milliers de blessures qui ne passent pas le seuil de la conscience. Ces blessures resteraient purement et simplement exlues du champ du discours politique s’il n’y avait des écrivains comme Randkine.
L’exposition s’articule autour de cette vision : le sujet politique, ou le citoyen, est aussi vulnérable à la violence psychologique qu’il ou elle l’est à des formes de violence plus « directes » ou « physiques ». Les œuvres inclues dans ce projet représentent l’expérience de la blessure comme celle d’un moment où la distinction entre la violence « politique » et les formes de violence « personnelle » vague – une plaisanterie mal tournée, un pronom mal épelé, un geste déplacé, un manque de reconnaissance – est déstabilisée. Dans cette perspective, l’exposition cherche à prendre en compte tout à la fois la violence structurelle sexiste, homophobe et raciste.
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“You don’t know. You don’t know what she means. You don’t know what response she expects from you nor do you care. For all your previous understandings, suddenly incoherence feels violent. You both experience this cut, which she keeps insisting is a joke, a joke stuck in her throat, and like any other injury, you watch it rupture along its suddenly exposed suture.” – Claudia Rankine, Citizen, 42.
Claudia Rankine’s book Citizen makes legible the psychological injury racism inflicts. She argues that YES there are fully conscious policies to maintain the invisibility of non-white, non-normative histories and to undermine the dignity of non-white, non-normative bodies – BUT there are also a thousand injuries that fall below the threshold of consciousness. These injuries would fall out of political discourse altogether were it not for writers like Rankine.
This exhibition is organized around her insight: the political subject, or the citizen, is as vulnerable to psychological violence as she is to more “direct” or “physical” forms of violence. The work included in this project pictures the moment of injury as one in which the distinction between “political” violence and inchoate “personal” forms of violence – a badly turned joke, a misspoken pronoun, an off-hand gesture, a misrecognition – is destabilized. In this focus, the exhibition makes an effort to address a sexist, homophobic and racist structural violence together.
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first cycle – 16/02 – 04/03/2017 : Jody Wood, Kambui Olujimi, Kerry Downey, Sable E. Smith
second cycle – 09/03 – 25/03/2017 : Ana Maria Gomes, Dania Reymond, Kumi James
third cycle – 29/03 – 15/04/2017 : Mathieu Kleyebe Abonnenc, Fayçal Baghriche, Xandra Ibarra
Jody Wood
Blind Contours, 2016 (3:43 min)
Jody Wood est une artiste basée à New York, dont la pratique intègre la vidéo, l’installation et la performance ainsi que la mise en œuvre de projets collectifs par le biais desquels elle cherche à donner à sa démarche une dimension sociale. Son travail a reçu le soutien du Brooklyn Arts Council, du New York Council for the Humanities, de la Rema Hort Mann Foundation, et au travers de résidences d’artistes de Yaddo, du Lower Manhattan Cultural Council et de la Skowhegan School of Painting and Sculpture. En 2014, elle a été nominée en tant que Socially Engaged Art Fellow pour son œuvre « A Blade of Grass » et elle est actuellement artiste en résidence à la University Settlement, NYC.
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Jody Wood is a New York–based artist utilizing video, installation, performance, and community organization to engage with socially informed content. Her work has received grant support from the Brooklyn Arts Council, New York Council for the Humanities, Rema Hort Mann Foundation and residencies with Yaddo, Lower Manhattan Cultural Council, and Skowhegan School of Painting and Sculpture. In 2014, Wood was a Socially Engaged Art Fellow with A Blade of Grass and she is currently an artist in residence at University Settlement in NYC.
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Kambui Olujimi
Staying Afloat, 2016 (2:29 min)
A Faint Notion, 2015 (5:52 min)
Né et élevé à Bedford Stuyvesant, Brooklyn, Kambui Olujimi a reçu son MFA (Maîtrise en arts) de la Columbia University, NY. Son travail a été montré à l’occasion d’expositions individuelles au MIT List Visual Arts Center, MA, à Apexart, NY, et à Art in General, NY. Ses œuvres ont été présentées Sundance Film Festival, Park City, Utah, au Los Angeles County Museum of Art, au Studio Museum à Harlem, NY et au Museum of Modern Art, New York. Au niveau international, il a exposé au Jim Thompson Art Centre, Bangkok, Thaïlande, au Museo Nacional Reina Sofia, Madrid, Espagne, au Kiasma Museum of Contemporary Art, Helsinki, Finlande et à Para Site, Hong Kong. Olujimi a été en résidence entre autres au Skowhegan School of Painting and Sculpture, ME, à Apexart, NY, au Lower Manhattan Cultural Council, NY, à Civitella Ranieri, Italie, et à Fountainhead, FL. Il a reçu le soutien de A Blade of Grass, la Jerome Foundation, et le Fine Art Work Centre à Provincetown, MA. De nombreux périodiques, journaux et revues ont écrit sur le travail d’Olujimi, dont The New Yorker, Art Forum, Art in America, Brooklyn Rail, le New York Times et Modern Painters. Plus récemment, Olujimi a obtenu une résidence à la Robert Rauschenberg Foundation à Captiva, Floride.
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Born and raised in Bedford Stuyvesant Brooklyn, Kambui Olujimi received his MFA from Columbia University, NY. He has had solo exhibitions at the MIT List Visual Arts Center, MA; apexart, NY; and Art in General, NY. His works have premiered nationally at The Sundance Film Festival, Park City, Utah; Los Angeles County Museum of Art; Studio Museum in Harlem, NY and the Museum of Modern Art, NY. Internationally he has exhibited at The Jim Thompson Art Center, Bangkok, Thailand; Museo Nacional Reina Sofia, Madrid, Spain; Kiasma Museum of Contemporary Art, Helsinki, Finland and Para Site, Hong Kong. Olujimi has been awarded residencies from Skowhegan School of Painting and Sculpture, ME, apexart, NY, The Lower Manhattan Cultural Council, NY, and Civitella Ranieri, Italy, and Fountainhead, FL, among others. He has received grants and fellowships from A Blade of Grass, The Jerome Foundation, and The Fine Art Work Center in Provincetown, MA. Numerous periodicals, newspapers and journals have written about Olujimi work including The New Yorker, Art Forum, Art in America, Brooklyn Rail, The New York Times and Modern Painters. Most recently Olujimi has been awarded a Robert Rauschenberg Residency in Captiva Florida.
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Kerry Downey
Nothing But Net, 2016 (14:33 min)
Kerry Downey (born Fort Lauderdale, 1979) se définit comme personne de genre neutre, artiste interdisciplinaire et enseignante. À travers une pratique qui embrasse la vidéo, la performance et les œuvre sur papier, Downey explore et interroge le potentiel et les limitations du langage, du genre et de l’intimité. Son travail a été exposé récemment au Queens Museum, Flushing, NY, à Los Angeles Contemporary Exhibitions, Los Angeles, CA, au Center for Curatorial Studies at Bard College, Annandale, NY, au Drawing Center, New York, NY; et à Taylor Macklin, Zurich, Suisse. En 2015, Downey s’est vu décerné la bourse pour les artistes émergents de la Joan Mitchell Foundation. Parmi les résidences auxquelles Downey a participé on peut mentionner, SHIFT au EFA Project Space, les Drawing Center’s Open Sessions, Real Time and Space à Oakland, CA, le Vermont Studio Center, et le Queer/Art/Mentorship Fellowship. Downey a obtenu un diplôme de Bachelor of Art du Bard College et un diplôme de Master of Fine Art du Hunter College.
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Kerry Downey (born Fort Lauderdale, 1979) is an interdisciplinary artist and teacher. Downey’s work explores how we interact with each other physically, psychologically, and socio-politically. Encompassing video, works on paper, and performance, their work reimagines the possibilities and limitations of language, gender and intimacy. Their work has recently been exhibited at the Queens Museum, Flushing, NY; Los Angeles Contemporary Exhibitions, Los Angeles, CA; the Center for Curatorial Studies at Bard College, Annandale, NY; the Drawing Center, New York, NY; and Taylor Macklin, Zurich, Switzerland. In 2015, Downey was awarded the Joan Mitchell Foundation Emerging Artist Grant. Artist-in-residencies and Fellowships include SHIFT at the EFA Project Space, the Drawing Center’s Open Sessions, Real Time and Space in Oakland, CA, the Vermont Studio Center, and the Queer/Art/Mentorship Fellowship. They hold a BA from Bard College and an MFA from Hunter College.
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Sable E. Smith
How We Tell Stories to Children, 2015 (5:10 min)
The History of Silence, 2014 (5:51 min)
Sable Elyse Smith est une artiste interdisciplinaire et écrivain basée à New York. Elle s’attache à explorer à travers sa pratique la question de la mémoire et du trauma tout en mettant en scène les échecs du langage. Elle a présenté des performances au Museum of Modern Art et au New Museum et à Eyebeam à New York et au Yerba Buena Center for the Arts à San Francisco, CA. Ses pièces vidéo ont été présentées au Birkbeck Cinema en collaboration avec la Serpentine Galleries à Londres, à Artist Television Access à San Francisco, et au MoMA Ps1 à New York. Ses écrits ont été publiés dans Radical Teacher, Studio Magazine et No Tofu Magazine. Smith a reçu pour son travail le soutien de Creative Capital, du Queens Museum, de la Skowhegan School of Painting and Sculpture et de Art Matters.
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Sable Elyse Smith is an interdisciplinary artist and writer based in New York. Her practice considers memory and trauma while enacting an undoing of language. She has performed at the Museum of Modern Art, the New Museum, Eyebeam, and Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco, CA. Her work has also been screened at Birkbeck Cinema in collaboration with the Serpentine Galleries, London, Artist Television Access, San Francisco, and MoMA Ps1, New York. Her writing has been published in Radical Teacher, Studio Magazine and No Tofu Magazine.. Smith has received grants & fellowships from Creative Capital, the Queens Museum, Skowhegan School of Painting and Sculpture and Art Matters.